In February 1996 I learned I had prostate cancer. This news immediately propelled me to search for a cure, first via mainstream medicine with its off-the-shelf treatments of prostatectomy, radiation and hormone therapy; and then via alternative medicine with its off-the-wall treatments of colonic irrigation, tunneling, acupuncture and herbal remedies. To date, all these treatments haven’t provided a cure, but they have given me an abiding appreciation for the many people — friends, family, strangers — who’ve helped me stay alive. And my quest for a cure has given me another unexpected reward: a new relationship with my body and consequently a new relationship with nature.
Before getting cancer, I pretty well took my body for granted. But in seeking how to make it healthy I’ve become much more aware of its needs and workings. And this in turn has led me to a new awareness of myself as a creature of nature.
In order to deepen this awareness, in the summer of 1998 I began photographing waterlilies and watergrasses. This was a departure for me. Up to that point as an artist I’d concentrated on observing and interpreting people and their activities. But why waterlilies as opposed to, say, landscapes or flowers or insects? Because of Monet. One of my strongest encounters with art occurred the first time I entered that room on the first floor of the Museum of Modern Art in New York and saw, in the half gloom, Monet’s wall-long painting of waterlilies. Ever since I’ve been fascinated and puzzled by Monet’s impressionist studies of his pond at Giverny. What gives them their exceptional power? Do these images of plant and water reverberate deeply in the human unconscious because they remind us of our ancestors’ beginnings in the sea? I decided to seek revelation through my own photographic impressions.
I first photographed waterlilies from a paddleboat at a small lake in the Eastern Townships of Quebec where a friend has a cottage. A few weeks later I went with my daughter and some friends on a trip to the Temagami area of Northern Ontario where, standing in a canoe in the aftermath of a drenching rainstorm, I photographed the seductive lilt of underwater grasses. Finally, back home in Montreal, I was delighted to come across water lilies in a pond on the Ile Notre Dame, an island in the St. Lawrence River immediately in front of the city…
The result of these outings is Watervisions, presented in forms based on icon boxes. Such boxes, which can be opened, and which feature gold-leaf mouldings, usually frame Christian saints, or Jesus and Mary. By making frames based on icon boxes, often at much larger sizes than normal, I wished to heighten the spiritual impact of these images of plants and water.
Visions d’eau
En février 1996, j’ai appris que j’avais un cancer de la prostate. Tout de suite, je me suis mis en quête d’un traitement, au moyen de la médecine traditionnelle radiothérapie, hormonothérapie, chimiothérapie et tutti quanti; puis, en même temps, j’ai cherché du côté des médecines alternatives: irrigation du colon, tunneling, acupuncture, médicaments aux herbes et tutti azimuts. Aucun de ces traitements n’est parvenu à me guérir, mais ils mont donné une appréciation intarissable de nombreuses personnes—amis, parents, étrangers—qui m’ont aidé à rester en vie. De plus, ils m’ont apporte une nouvelle relation avec mon corps et par conséquent, un nouveau rapport entre moi-même et la nature.
Avant d’être affligé d’un cancer, je prenais plutôt mon corps pour acquis. En cherchant à lui redonner la santé, je suis devenu beaucoup plus conscient de ses besoins, de sa façon de fonctionner. Juste retour des choses, cela m’a conduit à me reconnaître comme une création de la nature.
Afin d’approfondir cette nouvelle conscience à l’été 1998, j’ai commencé à photographier nénuphars et plantes d’eau. Ce fut pour moi un nouveau départ. Jusque-là, comme artiste, je m’étais appliqué à observer et interpréter les gens et leurs activités. Mais pourquoi des nénuphars plutôt que, disons, des paysages, des fleurs ou des insectes? À cause de Monet. Une de mes rencontres les plus mémorables avec l’art s’est produite quand je suis entré, la première fois, dans cette pièce, au premier étage du Musée d’art moderne de New York, et que j’ai vu dans la pénombre l’immense tableau de nénuphars de Monet. Depuis, je suis demeuré fasciné et perplexe par les études impressionnistes de Monet sur son étang de Giverny. Qu’est-ce qui donne à ces images de plantes et d’eau cette puissance extraordinaire? Renvoient-elles profondément à l’inconscient humain parce qu’elles nous rappellent nos origines océanes? J’ai décidé d’aller à la recherche de révélations à travers mon propre art.
D’abord, j’ai photographié des nénuphars à partir d’une chaloupe sur un petit lac des Cantons-de-l’est où un ami avait son chalet. Quelques semaines plus tard j’ai fait un voyage dans la région de Temagami, au Nord de l’Ontario, avec ma fille et des amis; debout dans un canoë, dans l’après-déluge d’un violent orage, j’ai photographié le mouvement séduisant des herbes sous l’eau et le reflet des arbres à la surface de l’eau. Enfin, de retour à Montréal, j’ai été ravi de trouver des nénuphars dans un étang de l’Île Notre-Dame, une île du Saint-Laurent, juste devant la ville…
J’ai choisi de présenter mes images dans des cadres qui rappellent, en plus grand, les boîtiers d’icônes ornés de moulures de feuilles d’or, normalement dédiés à Jésus et à Marie ou aux saints chrétiens. Ce faisant, je voulais apporter une dimension spirituelle à ces images de la nature. Visions d’eau en est le résultat.
[note: Unframed prints are on the left. Prints framed in icon boxes are on the right.]